Cycle de webinaires Adolescence et fins d'un monde
sam. 03 févr.
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3 matinées en visio organisées par Caméleon !
Heure et lieu
03 févr. 2024, 10:00 – 12:30
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À propos de l'événement
« L’époque est sombre. Ce n’est malheureusement pas mon rôle de l’éclairer ». Ces mots ont été adressés par Freud à l’écrivain Arnold Zweig en mai 1935. Il semblerait que notre époque ne soit, toutes proportions gardées, guère moins sombre : la menace du désastre écologique, la multiplication des conflits armés et des agirs terroristes, les confinements liés aux risques pandémiques, l’économisme ambiant, l’inquiétude démocratique… apparaissent à la fois comme une réalité mondialisée et comme les augures d’une vie future de plus en plus restreinte. Cette réalité affecte particulièrement les questionnements existentiels, les engagements et les investissements des adolescents d’aujourd’hui. S’ils sont particulièrement affectés, c’est avant tout parce que les adolescents éprouvent avec une acuité singulière l’état du monde dans lequel ils vivent. Car l’adolescence est un temps où tout est à vif, un temps où l’angoisse, la tristesse, le désarroi, la colère mais aussi l’excitation, l’ouverture à l’inconnu de soi et de l’autre sont portés à un très haut degré d’intensité. Les adolescents sont en outre contraints par l’irruption de la génitalité à se faire explorateurs, « spéléologues » comme le dit Gutton. Ceci suppose qu’ils soient convaincus non seulement de la nécessité du processus adolescent lui-même, mais aussi de la capacité des adultes à accueillir leur inventivité, leurs projections, leurs aspirations démocratiques, leurs rêveries. Car c’est là ce qui peut leur permettre de préserver leur capacité à agir, à investir, à se réinventer eux-mêmes et le monde, maintenant le principe de plaisir en tension face aux scénarios de fins du monde.
Giono écrivait que la catastrophe dont nous avons peur est une catastrophe déjà vécue. À défaut de pouvoir « éclairer » la sombre époque que nous vivons, les cliniciens et chercheurs réunis durant ces trois matinées tenteront de penser les articulations possibles entre les vécus individuels de catastrophes, les enjeux psychiques propres à l’adolescence et les effets d’après-coup singulier ou transgénérationnels. Ils envisageront également la motilité, les ouvertures que recèlent les utopies dans une époque qui semble manquer d’air comme de clarté, et discuteront les fonctions fondamentales que remplissent les processus de projection dans la création adolescente. Il sera ainsi question des effets mutatifs que peuvent produire l’écoute et la reconnaissance de la souffrance mais aussi de la vitalité et des espérances des adolescents d’aujourd’hui, et des effets mutatifs que peuvent avoir en retour les projections adolescentes tant sur les institutions qu’ils fréquentent que sur la planète.
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